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La crise des généralistes en Suisse : un enjeu majeur pour la formation des médecins de demain
Crise des généralistes en Suisse et réalités du terrain: pénurie, démographie et accès aux soins primaires
La crise des généralistes s’installe durablement en Suisse, avec des répercussions concrètes sur l’accès aux soins primaires. Dans de nombreuses communes, les cabinets ne prennent plus de nouveaux patients, et la demande afflue. Plusieurs cabinets romands rapportent recevoir 10 à 15 appels quotidiens de personnes cherchant un nouveau médecin de premier recours, un chiffre confirmé par des retours qualifiés de terrain. Cette pression ne s’explique pas uniquement par la démographie médicale; elle résulte aussi d’un décalage entre l’orientation des jeunes diplômés et les besoins réels du système de santé suisse.
Sur le plan démographique, le départ à la retraite d’une cohorte importante de médecins de famille, associés à des installations plus tardives en cabinet, crée un effet ciseau. Les jeunes valorisent souvent des spécialisations hospitalières, perçues comme plus attractives, tandis que la médecine ambulatoire souffre d’une image moins visible, malgré son rôle central dans la coordination et la prévention. Certaines autorités cantonales ont même choisi de limiter de nouvelles installations de spécialistes lorsque l’offre est déjà excédentaire, afin de réaligner la planification sur les besoins en premier recours.
Les témoignages de jeunes médecins montrent un parcours de formation intensément théorique pendant six ans, assorti de stages cliniques qui arrivent tard. Cette structure pousse à découvrir des disciplines de pointe au moment où se jouent les choix de carrière, au détriment de l’immersion dans les cabinets de proximité. Le résultat est un mismatch formation-besoins qui aggrave la pénurie de médecins en premier recours dans certaines régions.
Pourquoi la médecine générale peine à recruter aujourd’hui
Pour comprendre la dynamique, il faut observer les repères du quotidien au cabinet: relation longitudinale avec le patient, suivi des maladies chroniques, coordination interprofessionnelle, gestion administrative. Ces missions, essentielles pour l’avenir de la médecine, restent parfois peu valorisées pendant les études. À l’inverse, les services hospitaliers mettent en avant des environnements technologiques, le prestige de la spécialité et la recherche, renforçant l’effet d’attraction.
Par ailleurs, l’écart de rémunération perçu, la complexité du modèle d’installation, ainsi que la charge administrative (assurances, facturation TARMED/TARDOC, rapports) pèsent dans la balance. Pourtant, les cabinets de groupe, la télémédecine structurée et les modèles salariés en centres de santé offrent désormais des alternatives plus équilibrées pour les jeunes médecins, y compris avec des temps partiels compatibles avec une vie familiale.
- 🩺 Impact immédiat : délais d’attente prolongés pour un premier rendez-vous en cabinet.
- 🏥 Report vers l’hôpital : sursollicitation des urgences pour des motifs non urgents.
- 🌍 Déséquilibres territoriaux : zones rurales plus touchées que les centres urbains.
- 📉 Désaffection pour le premier recours : préférences étudiantes biaisées par des stages tardifs.
- 📊 Planification cantonale : restrictions d’installation de certains spécialistes pour rééquilibrer l’offre.
Le défi se joue donc autant sur l’orientation académique que sur l’organisation des carrières. Un cadre plus attractif pour l’activité ambulatoire, couplé à une réforme médicale de la formation, peut inverser la tendance à moyen terme.
| Indicateur clé 🔎 | Tendance actuelle 📈 | Effet sur les patients 👥 | Effet sur les jeunes médecins 🎓 |
|---|---|---|---|
| Appels quotidiens pour trouver un généraliste | 10–15 par cabinet | Frustration, renoncements aux soins | Perception d’une discipline saturée |
| Âge moyen des médecins de famille | Élevé dans plusieurs cantons | Risque de ruptures de suivi | Occasions de reprises de cabinets |
| Stages en cabinet pendant le bachelor | Rares ou courts | Peu de contact avec la médecine de proximité | Préjugés persistants sur le métier |
| Restrictions d’installation de spécialistes | Présentes dans certains cantons | Réallocation progressive des ressources | Incitation indirecte vers le premier recours |
En filigrane, une question domine: comment faire coïncider les aspirations des médecins de demain avec les besoins concrets du terrain? La réponse se trouve dans une transformation de l’enseignement médical et de l’expérience étudiante dès les premières années.

Enseignement médical et stages: ce qui fonctionne, ce qui manque et comment mieux orienter
Le cœur du problème se situe au croisement de la formation médicale et des choix de carrière. Sur six années d’études, la première moitié est dominée par la théorie. Les immersions en cabinet arrivent tard, souvent après la 4e année, et la majorité des stages se déroulent en milieu hospitalier. Beaucoup d’étudiants relatent des premières expériences pratiques limitées à des rôles d’observation ou d’aide-soignant, sans exposition approfondie à la dynamique d’un cabinet.
À Fribourg et à Zurich, des réorientations notables sont engagées vers la médecine de premier recours, avec davantage de contact précoce avec les patients en ambulatoire. Ailleurs, le modèle traditionnel persiste: quelques jours d’observation en petits groupes durant le bachelor, puis une dominante hospitalière en master. Au moment décisif où se choisit une spécialité, les étudiants sont souvent plongés dans des services hautement spécialisés, sophistiqués et stimulants, ce qui oriente naturellement leurs préférences.
Ce que disent les jeunes en formation et les cabinets
Le récit est récurrent: découverte tardive des spécialités durant les tournus en interne (cardiologie, néphrologie, urgences…), enthousiasme pour un domaine technique, puis hésitation à revenir vers l’ambulatoire. Des cabinets expriment le regret de ne pas accueillir plus tôt les étudiants, quand l’imaginaire professionnel est encore en construction. Les cliniciens enseignants en hôpital, pour leur part, disposent d’un mandat institutionnel pour former; ce n’est pas systématiquement le cas des médecins de premier recours, et cela crée un angle mort pédagogique.
Faut-il plus de pratique au détriment de la théorie? Les acteurs de la formation répondent qu’il ne s’agit pas d’opposer, mais d’articuler. L’objectif est d’aligner les contenus avec les situations cliniques rencontrées en cabinet: pathologies chroniques, plurimorbidité, prévention, communication interculturelle, coordination avec la pharmacie, l’infirmier praticien spécialisé ou la psychologue.
- 🧭 Exposition précoce : multiplier les journées en cabinet dès la 1re–2e année.
- 👥 Taille des groupes : limiter à 1–2 étudiants en cabinet pour une vraie immersion.
- 🧪 Pédagogie active : scénarios de consultation simulée, feedback structuré.
- 📚 Compétences transversales : facturation, éthique, communication difficile.
- 🤝 Mentoring : dispositifs de tutorat pour éclairer les choix de carrière.
| Universités 🏫 | Exposition ambulatoire précoce ⏱️ | Nature des stages 🧳 | Impact sur l’orientation 🎯 |
|---|---|---|---|
| Fribourg | Oui, renforcée | Cabinets de famille, médecine communautaire | Intérêt accru pour le premier recours |
| Zurich | Oui, structurée | Réseaux de cabinets partenaires | Choix équilibrés hôpital/ambulatoire |
| Lausanne | En développement | Projet pilote en cabinets supervisés | Effet attendu: hausse des vocations |
| Genève/Berne | Variable | Dominante hospitalière en master | Attraction forte des spécialités |
Des récits comme celui d’un assistant ayant découvert la cardiologie tardivement illustrent le besoin d’explorer plus tôt différentes voies. Un étudiant fictif, Luca, décrit un premier contact significatif avec la médecine de famille seulement en 6e année, après des mois passés aux urgences. Une journée hebdomadaire en cabinet dès la 2e année lui aurait permit d’observer le suivi à long terme, l’ajustement des traitements et l’importance de la prévention, autant d’éléments susceptibles de rééquilibrer sa perspective.
Le message s’impose: ancrer la pratique au cœur de l’apprentissage, sans renier l’exigence scientifique, pour former des cliniciens polyvalents. Cette orientation ouvre la voie aux innovations pédagogiques qui s’installent progressivement dans le pays.
Réformes et innovations pédagogiques: mentoring, immersion précoce et modèles hybrides
La réforme médicale en cours vise à réconcilier théorie et pratique dès le bachelor. À l’Université de Lausanne, un projet pilote permet à une vingtaine d’étudiants de passer huit après-midis complètes chez un praticien. Ce format privilégie la continuité: observation de consultations suivies, participation encadrée, débriefings pédagogiques. Les retours signalent un gain de confiance, une meilleure compréhension de la complexité des cas ambulatoires et un intérêt accru pour les trajectoires hors hôpital.
Au-delà de l’immersion, les dispositifs de mentoring et coaching répondent à une demande claire: être accompagné dans ses choix, disposer d’un interlocuteur pour aborder les questions de carrière, de rémunération, de gestion d’agenda, d’installation ou de salariat. Les réseaux de médecins de famille structurent des binômes mentor-mentoré, tandis que les universités intègrent des sessions de conseil de carrière et des ateliers sur les modèles de cabinets (solo, groupe, centres pluridisciplinaires).
Quelles pratiques pédagogiques transforment réellement l’orientation?
Les données internationales et les expériences locales convergent: l’enseignement médical gagne quand il s’appuie sur des compétences mesurables, des objectifs cliniques clairs et un feedback régulier. Les simulations de consultation, l’apprentissage par problèmes (APP) et l’évaluation formative renforcent l’autonomie. L’exposition à la diversité des patients – enfants, seniors, migrants, personnes avec comorbidités – prépare mieux à la réalité du premier recours.
Pour ancrer cette transformation, il faut aussi soutenir les cabinets enseignants. Contrairement à l’hôpital, la formation n’est pas toujours missionnelle pour les médecins de premier recours; une reconnaissance formelle, des indemnisations, ainsi que des modules FSEA (pédagogie des adultes) aident à professionnaliser l’accueil d’étudiants. Les cantons et le SEFRI peuvent encourager ces partenariats par des incitatifs et une planification territoriale.
- 🧑⚕️ Mentoring structuré : binômes médecins-étudiants sur 12 mois.
- 🏡 Immersion continue : 1 demi-journée/semestre en cabinet dès la 2e année.
- 🖥️ Télémédecine pédagogique : participation aux téléconsultations supervisées.
- 🧩 Compétences non techniques : gestion du temps, coordination interprofessionnelle.
- 📑 Reconnaissance des cabinets : indemnisation, label d’enseignement, crédits FSEA.
| Innovation 🚀 | Objectif pédagogique 🎓 | Ressources nécessaires 🧰 | Effet attendu sur les vocations 💡 |
|---|---|---|---|
| 8 demi-journées en cabinet | Compréhension du suivi longitudinal | Réseau de praticiens formateurs | Hausse de l’intérêt pour le premier recours |
| Mentoring individuel | Clarification des trajectoires | Formation des mentors (FSEA) | Décisions de carrière plus précoces |
| Simulation de consultation | Communication, décision partagée | Acteurs standardisés, studios de simulation | Confiance accrue en ambulatoire |
| Modules e-learning | Flexibiliser la théorie | Plateformes certifiées | Plus de temps pour la pratique |
Nadia, étudiante imaginaire en 3e année, suit un programme hybride: cours de sémiologie le matin, puis cabinet en duo l’après-midi. Elle documente chaque cas dans un e-portfolio, obtient un feedback structuré et observe, sur six mois, la stabilisation d’un diabète grâce à l’éducation thérapeutique. L’expérience ancre son intérêt pour la médecine de famille. Cette dynamique illustre comment l’ingénierie pédagogique peut contribuer, très concrètement, à résoudre la crise des généralistes.

Formation continue, reconversion et certifications: piliers pour renforcer la médecine de premier recours
Au-delà du cursus universitaire, la montée en compétence des praticiens passe par la formation continue. En Suisse, les parcours certifiants (CAS/DAS/MAS) en médecine de famille, santé communautaire ou gestion de cabinet attirent autant des jeunes cliniciens que des professionnels en reconversion. Les organismes romands et alémaniques proposent des modules sur la prévention, la santé mentale en ambulatoire, la gériatrie, la pédiatrie, la télémédecine et la qualité des soins. Ces formations, adossées aux exigences de la FMH pour la reconnaissance de titres, contribuent directement à renforcer la première ligne.
Pour les praticiens désirant enseigner, la FSEA (pédagogie des adultes) fournit une base solide pour accueillir des étudiants et développer des séquences formatives efficaces. Des centres universitaires comme Unisanté ou les instituts de médecine de famille organisent des cycles pratiques, ainsi que des supervisions, pour soutenir la double posture clinicien-formateur. Les cantons peuvent cofinancer certains modules, notamment dans les régions moins dotées en cabinets.
Choisir un dispositif de formation continue adapté à ses objectifs
Les adultes en reconversion, les assistants en fin de formation postgraduée ou les médecins déjà installés n’ont pas la même disponibilité. La clé est d’opter pour des formats flexibles (soir, week-end, blended learning), éligibles à des crédits de formation et compatibles avec l’activité clinique. Les critères d’arbitrage incluent la durée, le coût, la reconnaissance, l’orientation pratique et le réseau professionnel accessible.
Les parcours typiques comprennent un CAS en médecine de famille centré sur la clinique ambulatoire, un DAS en santé communautaire pour piloter des projets populationnels, ou un certificat en médecine d’urgence ambulatoire. À ces briques s’ajoutent des modules de gestion de cabinet (RH, finances, facturation), cruciaux pour une installation ou une reprise d’activité.
- 📅 Formats modulaires : sessions intensives et e-learning à rythme adaptable.
- 💼 Compétences managériales : gestion d’équipe, qualité, financement.
- 🧠 Domaines cliniques clés : gériatrie, pédiatrie, santé mentale, douleur chronique.
- 🌐 Interprofessionnalité : collaboration avec infirmiers, pharmaciens, psychologues.
- 🎯 Crédits FMH : valorisation pour la reconnaissance et le maintien du titre.
| Programme 🎓 | Public cible 👩⚕️ | Durée estimative ⏳ | Fourchette de coût 💰 | Atouts principaux 🌟 |
|---|---|---|---|---|
| CAS Médecine de famille | Assistants, jeunes installés | 6–12 mois | CHF 5’000–9’000 | Clinique ambulatoire, supervision en cabinet |
| DAS Santé communautaire | Médecins, pharmaciens, cadres | 12–18 mois | CHF 10’000–18’000 | Prévention, projets populationnels, leadership |
| Cert. Urgences ambulatoires | Médecins de premier recours | 3–6 mois | CHF 3’000–6’000 | Protocoles, tri, coordination avec les urgences |
| FSEA pour formateurs | Praticiens souhaitant enseigner | Variable (80–120 h) | CHF 2’500–4’500 | Pédagogie adulte, évaluation et feedback |
Un exemple parlant: un médecin assistant en fin de tournus choisit un CAS en parallèle d’un emploi à 80%. Grâce à l’e-learning et à des journées concentrées, il applique immédiatement les acquis (télésuivi de l’hypertension, coordination pharmaceutique) et consolide son projet d’installation en cabinet de groupe. Ce type de trajectoire prouve qu’il est possible d’agir dès maintenant sur la pénurie de médecins en renforçant les compétences et l’attractivité de la première ligne.
Comparatif des trajectoires professionnelles: salariat, installation, cabinets de groupe et télémédecine
Lutter contre la crise des généralistes suppose de proposer des trajectoires professionnelles variées et lisibles. Beaucoup de jeunes hésitent devant l’installation traditionnelle, perçue comme risquée. Les modèles salariés en centres de santé, les cabinets de groupe multi-sites, les réseaux intégrés et la télémédecine offrent des alternatives crédibles, compatibles avec une progression de carrière, un temps partiel, voire un intérêt pour la recherche ou l’enseignement.
Le choix doit combiner préférences personnelles, contraintes familiales, envies académiques et besoins régionaux. Certaines structures proposent des passerelles: salariat initial avec option de partenariat après deux ans; tutorat par un senior; rachat progressif de parts; téléconsultations réservées sur un créneau fixe; coordination avec des assistants en pratique avancée. La transparence des conditions (rémunération, garde, soutien administratif) est essentielle pour ancrer ces modèles.
Quels critères pour se décider en 2025?
Trois axes priment: le cadre de travail (équipe, organisation, workflow), l’équilibre de vie (horaires, garde, flexibilité), et la trajectoire d’évolution (enseignement, management, projets de santé publique). Les régions prioritaires en Suisse romande ou alémanique peuvent offrir des incitatifs financiers ou logistiques (locaux, secrétariat mutualisé) pour attirer des praticiens.
- 🏡 Cabinet de groupe : entraide, partage des charges, polyvalence de l’offre.
- 💻 Télémédecine : flexibilité, suivi chronique, tri efficace des demandes.
- 🧾 Salariat en centre : stabilité, moindre charge administrative, formation organisée.
- 🤝 Partenariat progressif : sécuriser l’entrée, apprendre la gestion avant l’investissement.
- 🧭 Rural/urbain : impact sur la patientèle, la diversité des cas et la qualité de vie.
| Modèle ⚙️ | Avantages 🟢 | Points d’attention 🟠 | Pour qui? 🎯 |
|---|---|---|---|
| Salariat en centre | Stabilité, équipe, processus standardisés | Moins d’autonomie sur l’organisation | Jeunes cliniciens, reconversion |
| Cabinet de groupe | Partage des coûts, émulation, polyvalence | Coordination et gouvernance à clarifier | Profils souhaitant évoluer vers l’association |
| Installation solo | Indépendance maximale | Charge administrative élevée | Entrepreneurs aguerris |
| Télémédecine intégrée | Flexibilité, accès rapide, suivi chronique | Limites cliniques, besoin de protocoles | Amateurs de numérique et de tri clinique |
Un fil conducteur s’impose: diversifier les options pour attirer et fidéliser. En combinant salariat et temps dédié à l’enseignement, en organisant des plages de téléconsultation et en s’insérant dans des projets communautaires, un jeune praticien construit une carrière cohérente et motivante, au service du système de santé suisse.
Outils pour décider et passer à l’action: checklists, financement et accompagnement personnalisé
Prendre une décision éclairée nécessite des repères simples et des ressources fiables. Les centres universitaires, les associations de médecins de famille et les offices cantonaux d’orientation proposent des guichets uniques pour l’information sur les formations, les postes d’assistanat en cabinet, les aides à l’installation et les opportunités de remplacement. Les personnes en reconversion trouveront aussi des dispositifs d’évaluation de compétences et des bilans de trajectoire.
L’accompagnement gagne en efficacité lorsqu’il est personnalisé: un mentor aide à définir le projet, une coordinatrice de formation continue propose un calendrier compatible avec l’activité, un conseiller juridique clarifie les contrats de salariat ou d’association. Les instruments de planification financière – prévisionnel, amortissement, assurances – donnent de la visibilité sur les décisions d’investissement.
Checklists pratiques pour choisir un parcours en premier recours
Un ensemble de questions structurées permet d’évaluer la faisabilité et la pertinence d’une voie donnée. La démarche s’apparente à un audit personnel: quelles compétences cliniques prioritaires? quel besoin de supervision? quelle appétence pour la gestion? quel rythme de travail souhaité? quelles zones géographiques offrent des opportunités cohérentes?
- 📝 Compétences : quelles lacunes cliniques et managériales combler dans l’année?
- 📍 Territoire : quelles communes sans généraliste à 10–15 km?
- ⏰ Temps disponible : combien d’heures par semaine pour une formation certifiante?
- 💶 Budget : quelles aides cantonales/associatives mobiliser?
- 🤝 Réseau : quel mentor et quel cabinet d’accueil pour une immersion régulière?
| Critère clé 🧭 | Option A 🔹 | Option B 🔸 | Indicateur de décision ✅ |
|---|---|---|---|
| Temps consacré à la formation | CAS 1 jour/semaine | Modules courts le soir | Compatibilité avec l’activité clinique |
| Mode d’exercice | Salariat en centre | Cabinet de groupe | Niveau d’autonomie souhaité |
| Localisation | Rural (incitatifs) | Urbain (réseaux) | Temps de trajet et qualité de vie |
| Mission d’enseignement | Oui (FSEA, tutorat) | Non | Ambition académique et transmission |
Illustration concrète: Zoé, assistante en médecine interne, hésite entre centre de santé urbain et cabinet rural de groupe. Après un entretien avec une association cantonale et une simulation budgétaire, elle opte pour un poste salarié à 80% avec une demi-journée de supervision étudiante. Cette hybridation lui permet de contribuer à la formation des médecins de demain tout en consolidant son expérience en soins primaires. Une trajectoire qui, multipliée par des dizaines de profils, peut infléchir l’avenir de la médecine en Suisse.
Quels leviers concrets pour attirer plus d’étudiants vers les soins primaires ?
Augmenter l’exposition ambulatoire dès le bachelor, généraliser un mentoring structuré, reconnaître et indemniser les cabinets formateurs, et articuler théorie/pratique via des simulations et e-learning. Des projets pilotes (8 demi-journées en cabinet) montrent déjà un impact positif sur l’intérêt pour la médecine de famille.
Existe-t-il des formations continues adaptées à un emploi à 80% ?
Oui. Les CAS/DAS en médecine de famille, santé communautaire ou urgences ambulatoires proposent des formats modulaires, blended learning et sessions concentrées le soir/week-end. Ils sont éligibles à des crédits FMH et compatibles avec l’activité clinique.
Comment les cantons agissent-ils face à la pénurie de médecins de premier recours ?
Certains cantons planifient l’offre ambulatoire et limitent l’installation de certaines spécialités excédentaires. Parallèlement, ils soutiennent les cabinets enseignants, facilitent les remplacements et encouragent l’implantation en zones sous-dotées.
L’hôpital et la médecine générale sont-ils incompatibles ?
Non. Des carrières hybrides existent: salariat en centre, temps d’enseignement, télémédecine, projets communautaires. L’important est de baliser les parcours et de permettre des allers-retours entre milieux, au bénéfice du patient.
Quels critères regarder pour reprendre un cabinet ?
Patientèle, localisation, charges, système d’information, possibilité de groupe, modalités d’association, et accompagnement par un mentor. Un audit financier et une période de transition réduisent les risques.
Claire s’intéresse depuis toujours à la transmission du savoir et à la réussite des parcours professionnels. Elle décrypte les tendances de la formation pour adultes avec une approche humaine et accessible. Son objectif : rendre l’apprentissage compréhensible et motivant pour tous.